Quelques orchidées du Queyras
Plus de 140 espèces d'orchidées
Alors que les orchidées tropicales arborent de grandes fleurs et poussent souvent accrochées aux arbres, les orchidées d'Europe sont moins voyantes : elles sont terrestres et souvent très modestes avec parfois des fleurs verdâtres qui les rendent difficiles à voir. Mais elles sont toujours très belles, faisant preuve d'une imagination sans pareil dans les formes et dans les couleurs.
A bien y regarder leurs points communs sont assez faciles à identifier : des fleurs souvent en épis allongés comme dans les orchis et les gymnadenias (orchis moucheron), ou compacts comme dans les nigritelles (orchis vanille) et l'orchis globuleux.
Ces fleurs où l'on dénombre facilement 6 pièces florales (3 pétales et 3 sépales) ont la particularité d'offrir une symétrie suivant un axe vertical.
Un des pétales, le labelle est particulièrement développé - celui du Sabot de Vénus est un cas extrême - et prend des formes très diverses.
Chez les orchis (orchis brûlé ou orchis militaire par exemple) les sépales sont réunis pour former un "casque" très caractéristique.
Chez les dactylorhizas comme l'orchis sureau, l'orchis de Fuchs, l'orchis de mai ou l'orchis incarnat, ce "casque" est plus ouvert et fait penser à celui d'Astérix. Le labelle est le plus souvent placé sous la fleur sauf chez la nigritelle (orchis vanille) et l'épipogon où il est au-dessus.
Les orchidées ont conquis tous les milieux y compris le sous-sol (on trouve en Australie une orchidée qui pousse et produit ses fleurs sous la terre), à l'exception du milieu aquatique.
Certaines d'entre elles comme la néottie nid d'oiseau et l'épipogon, ont pris le parti de vivre comme les champignons sur les matières végétales en décomposition.
De ce fait la chlorophylle et les feuilles leur étant devenues inutiles, elles ont cessé d'en fabriquer.
On recense en France plus de 140 espèces d'orchidées.
Certaines, comme les ophrys, recherchent la chaleur. On en trouve plusieurs espèces dans le bas du département des Hautes Alpes, mais non dans le parc naturel du Queyras qui est entièrement situé au dessus de 1 000 m.
Les orchidées qu'on y trouve ont dû s'adapter aux conditions climatiques très rudes qui règnent en montagne.
Le record de ces fleurs est détenu par la nigritelle que l'on rencontre jusqu'à 2 500 m. Certaines comme le sabot de Vénus, sont devenues très rares, victimes d'une cueillette excessive. Mais c'est surtout les pratiques culturales avec le drainage des zones humides et l'utilisation d'engrais chimiques et de fongicides qui les ont fait régresser jusqu'à les faire disparaître de certaines régions.
En effet, pour se développer, l'embryon de l'orchidée a besoin d'un champignon qui le nourrit. La disparition du champignon entraîne la disparition de l'orchidée.
Mais d'autres orchidées sont rares pour des raisons différentes. Ainsi l'Epipogon qui a la particularité de n'avoir pas de feuille, ne se montre dans les forêts des Hautes Alpes que lorsque les conditions météorologiques lui conviennent. Il peut ainsi passer plusieurs années sans paraître et a été surnommé de ce fait le "farfadet des bois".
On a classé ici les orchidées selon leur habitat, mais cette distinction est inévitablement arbitraire, certaines espèces s'étant adaptées à diverses formes d'habitat.